L’Histoire de Jeannine VERDIER
« Je m’appelle Jeannine Verdier. Je suis née Jeannine Amstad, le 16 septembre 1931 à Launoy de La Trétoire. »
Mon père Maurice Amstad né à Launoy est le fils d’Adolphe Amstad, mort et disparu à la guerre 14-18. Il était marié avec Angéline Daumont dite Liline.Ils ont eu 3 fils : Georges, Maurice mon père et André.
« Quel désastre dans cette famille Amstad ! »
9 Amstad (des frères) sont morts au front ou disparus, un est revenu gazé, un autre n’est pas parti et une fille décédera de la grippe espagnole.
Je n’ai pas connu mon grand-père Amstad.
Ma grand-mère Angéline s’est remariée avec Adolphe Vuillaume qui nous a toujours considérés comme ses petits enfants et pour nous, il était comme notre grand-père. Ils auront un fils Fernand.
Adolphe Vuillaume était un bon cordonnier à l’époque.
Pendant les mauvaises années (en 40) il travaillait pour Mr Marruchi, directeur des papeteries du Marais Sainte Marie de Boissy le Chatel, puis pour Mr Duquesne directeur de la fromagerie de Coton , pour la famille De Peslouan à Champlion et bien d’autres.
Angéline, ma grand-mère, gaie comme un pinson, elle chantonnait tout le temps. Liline cultivait beaucoup de fleurs, elle en remettait à la famille De Peslouan lors des mariages.
Elle avait eu en cadeau de cette famille une table en bois noir (en ébène ?) et une queue de billard que mon père a remis à mon mari. Nous l’avons toujours mais la table mystère ?
Dans la cour de ma grand-mère il y avait une famille Hervillard. Derrière chez elle l’atelier de vanniers de Charles Dubois. A chaque vacances, j’allais voir Charles qui avait un beau lapin dans son atelier. Je rapportais tous les jours un œuf que le lapin avait pondu… ça a été très difficile de ne plus y croire !….
Mon père était vannier chez grand-père Fontaine. C’était un atelier très prospère.
On y fabriquait des malles pour les chemins de fer, les couturiers parisiens, les champenois. J’ai connu le champagne très tôt. On y fabriquait aussi des paniers à pommes et à betteraves.
Mais 36 est passé par là… plus de commandes, plus d’ouvriers.
Mon père a réussi à se faire embaucher à l’usine de Sainte Marie. Il faisait les 3 huit. Il y venait à vélo de Launoy. Ensuite, mes parents ont vendu leur maison de Launoy car un logement d’usine nous avait été attribué.
Ma mère, Suzanne Fontaine est née à La Trétoire de Georges Fontaine et Gabrielle Thomain. Ils ont eu deux enfants Suzanne et André.
Mon grand-père avait donc cet atelier de 9 vanniers, à l’entrée, à droite de La Trétoire. Son atelier était attaché à son habitation. Mon père était ouvrier chez Georges Fontaine.
Suite à la maison, il y avait un grand potager, à la suite, un pré avec 2 mares et un hangar. Dans une de ces mares, les bottes d’osier trempaient debout, côte à côte. Au cours de la saison, il y avait sous le hangar du personnel féminin qui pelurait l’osier : mis à blanc en passant la tige entre deux lames de fer.
« Ce bruit d’un coup sec me plaisait ». Le nom de l’outil m’échappe !
Souvenirs écrits transmis le 22 mars 2014 par Jeannine Verdier
Mis en page par Danielle STEPHAN présidente de l’A.P.T.H.
Adolphe Amstad et Angéline Daumont ( en robe claire au milieu de la photo) vivent à Launoy et tiennent le café du village. Leur fils Maurice est le père de Jeannine Verdier. (Adolphe Amstad tué à l'ennemi à Fleury devant Douaumont le 23 août 1916 , à l'âge de 37 ans.)
L’atelier de GEORGES FONTAINE, vannier à La Trétoire 9 vanniers y travailleront jusqu’en 1936. Il était situé à droite, en entrant dans le village,par la route de Rebais. Une épicerie restaurant lui succèdera. On remarque encore la vitrine.
La même maison de Launoy abrite maintenant Angéline Daumont Veuve Amstad qui a épousé en secondes noces Alphonse Vuillaume. Ils ont un fils Fernand qui est dans les bras de son père sur la photo, Angéline est debout à côté du banc. Le café est toujours en activité. Alphonse est aussi le sabotier du village. la maison reste encore actuellement la propriété de la famille de Fernand Vuillaume.